Aah, qu’il est loin le souvenir des publicités de cigarettes. Depuis la loi Evin (1991), nous avons perdu, en France, le bonheur de voir les équipes de marketing s’échiner à faire l’impossible: vendre des clopes en passant sous silence toutes les raisons pour lesquelles il ne faudrait *pas* vendre de clopes. Mais pourquoi la loi Evin, d’abord? Parce que encourager les gens à fumer, c’est-mal, et que la clope c’est pas tip-top pour la santé: en 2008, l’organisation mondiale de la santé a désigné le tabac comme une épidémie, indiquant qu’il « tue de si nombreuses façons qu’il figure parmi les facteurs de risque de six des huit premières causes de mortalité dans le monde ».
Mais le fait est que avant 1950 et la première étude épidémiologique menée sur le sujet par Evarts Ambrose Graham et Ernst Wynder, bah… on en avait pas vraiment conscience. On pensait même plutôt le contraire. Peut-être vous souvenez-vous du Discours d’un roi, où George VI, interprété par Colin Firth, commençait à fumer parce que son médecin lui avait affirmé que cela « calmerait ses nerfs et détendrait ses poumons »? L’intrigue se déroule principalement en 1939, et reflète une réalité devenue surprenante. Depuis la fin du XIXe siècle, c’était un florilège de fausses idées qui circulaient sur la cigarette, et tout un paquet de publicités improbables qui allaient avec. Conséquences d’une croyance sincère dans les vertus thérapeutiques de la cigarette, puis d’une bonne vieille mauvaise foi.